Remplacer une addiction...par une autre

Ce qui suit est valable (énormément) pour les addictions à l'alcool ou à la drogue et fonctionne très bien dans le cadre de la boulimie.

Soyons clair : Au moment où on se retrouve la tête dans les gateaux, il est généralement trop tard pour remplacer la boulimie par autre chose (encore que : mais j'en parlerais plus tard lol).

J'ai remarqué que les boulimies surviennent généralement dans des moments où "on n'en peut plus", où le monde est insupportable, où l'on se sent à vif.  Le corps est tendu comme un arc, et se décoche une flèche vers l'intérieur par le biais d'une crise de boulimie, ni vu, ni connu.

Il est donc très, très, très utile d'éviter de se retrouver dans cette situation de tension extrême. Pour cela, il s'agit d'agir en amont, en ritualisant des moments qui ont pour simple but de détendre le corps, de faire baisser la pression intérieure quand celle-ci est, disons, inférieur à 5 sur une échelle de 0 à 10.

En fait, si la pression excède 5, éviter la boulimie sera très couteux et pas franchement épanouissant parce qu'on devra vraiment s'obséder dessus. Si on y arrive, d'ailleurs.

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Concrètement, ça veut dire quoi tout ça ?

Personnellement, voici les rituels que j'ai testés (et laissé tombés, repris, laissé tombés...c'est le chemin !)

- me masser tous les matins au lever avec de l'huile chaude puis prendre une douche chaude et se savonner (divin ! vraiment ! ça aide tellement à se sentir un vrai corps, dans la douceur, l'amour...à tester !)

j'ai senti le résultat immédiatement dans ma journée, ça crée une sorte de barrière protectrice entre l'extérieur et soi.

Pour que vraiment ça crée un rituel antiboulimie, il me faut le faire pendant une semaine au minimum. Dès lors, en cas de grosse pression, je pense à ce rituel et je sais que si j'en ai besoin, je pourrais faire tomber la pression, en rentrant chez moi, par exemple, à l'aide de ce rituel. (pas en utilisant une glace hagendaaz, rituel moins glam !)

- méditer le matin : jamais réussi à m'y tenir longtemps car méditer me coûte un bras en terme d'énergie, même si ça m'en apporte deux (investissement rentable). Ceci dit je suis convaincue que ça peut permettre d'éradiquer une addiction quand on s'y tient. Mais au bout d'un moment ça me fait chier. Et j'ai appris que même les grands méditants en on parfois ras le cul de le faire et que le faire tous les jours est une discipline et un effort. très rentable.

- faire du yoga (après le massage à l'huile) : ça aide beaucoup à éviter les crises dues à de vieilles tensions physiques accumulées. pas besoin de cours. acheter un livre clair et détaillé suffit. et SIMPLE.

- nager, courir, marcher, toujours le même jour (si on a beaucoup de crise, marcher en plein air c'est le mieux, le reste c'est vraiment épuisant pour qui passe son temps à vomir, et on a vraiment pas besoin de se faire encore plus de fatigue)

- avoir un emploi du temps régulier (lol ça c'est un rituel qui ritualise) : manger à heure fixe (sans vomir, essayer de différer les crises à un autre moment qu'au moment des repas), se coucher et se lever à heures régulières, avoir des activités qui reviennent (même faire la vaisselle) c'est tellement rassurant, un vrai rempart contre l'angoisse.

NOTE POUR LES ALCOOLIQUES :

Je ne suis pas alcoolique mais j'ai appris ceci de la bouche de thérapeute : quand on devient abstinent, il est bon de se trouver une autre addiction très forte (autre que l'alcool ou autre produit), comme par exemple, l'addiction à une religion, au travail, etc...cela reste une addiction, bien sûr, ça ne soigne pas le fait d'être dépendant, mais ça permet de se sevrer du PRODUIT, ce qui est essentiel dans la maladie alcoolique.

En parallèle, un travail sur soi en thérapie permet de ne pas rester bloquer dans cette étape nécessaire.

Je partage ça car je connais des malades alcooliques (j'emploie volontairement ce terme pour faire comprendre la composante PHYSIOLOGIQUE de cette maladie) qui vont bien et qui ont procédé de cette manière.