VITE, Besoin d'une bulle !

Publié le par laboulimiecestfini

 

 Il m'arrive de façon récurente, depuis longtemps, de me sentir à fleur de peau. Les bruits, les odeurs, la lumière crue sont autant d'agressions insupportables. un vêtement trop serré, c'est un étaux qui m'étouffe.

 

Dans ces moments là, le contact avec autrui est très violent. Devoir parler, devoir dire mon avis, ou encore écouter, ressemble à une torture que l'on m'imposerait. Je peux même ressentir de la colère lorsqu'on essaye de me caresser la joue, par exemple, car c'est physiquement douloureux.

 

Depuis que je n'ai plus besoin d'outremanger, je n'ai pas changé sur ce point. Il m'arrive encore de ressentir cela et mes discussions avec d'autres ex-boulimiques me confortent dans l'idée que c'est une vulnérabilité que l'on conserve.

 

Heureusement, pour moi, pour elles et peut-être pour vous, il existe un remède tout simple : il s'agit de se construire une bulle. Je peux en témoiger car à l'instant où j'écris ce billet, je vis cette douloureuse expérience d'escargot sans coquille.

 

J'ai donc allumé de petites bougies, j'écoute une musique sereine et calme, j'ai demandé à mon ami de ne pas me déranger, je bois une tisane et je porte une écharpe très douce.

 

J'ai mis mon portable en stand-bye, j'ai éteint facebook et j'ai allumé une jolie lampe orange. J'ai également pratiqué une méditation (qui fera certainement l'objet d'un autre billet !) qui me permet de créer autour de moi une bulle sécurisante.

 

Je décris précisément ce que j'ai fait, non pas pour vous inciter à faire exactement la même chose au moment où cela arrivera, mais pour bien faire comprendre qu'une bulle sécurisante se construit dans l'espace.

 

J'insiste : dans l'espace de mon appartement, je crée PHYSIQUEMENT une ptite bulle.

 

Je réalise d'ailleurs qu'avoir un compagnon compréhensif est également extrêmement apréciable dans ce contexte !

 

Ce qui me paraît crucial, dans ce genre de situation, c'est de réaliser qu'on a le droit de ressentir ce genre de chose.

  • qu'on peut accueillir cette vulnérabilité sans chercher à la "guérir",
  • qu'on peut faire avec cette vulnérabilité, en prendre soin,
  • que la violence n'est pas de ressentir cette vulnérabilité, mais de vouloir la nier, de chercher à dépasser ses propres limites vitales,
  • que c'est pas grave...

 

Peut-être que ce soir, je ne ferai pas grand-chose. Peut-être que je ne sortirai pas avec des amis. Peut être que je ferais le petit escargot. Et c'est très bien ainsi. Tout passe...nos états d'âme ne sont pas figés, se sont des vagues qui vont et viennent en fonction de l'air du temps.

 

J'applique le bon antidote à ma souffrance actuelle, qui devient alors vivable sans que je fasse une boulimie.

 

Je vous souhaite une bonne soirée.

 

NL

 

et dans le même esprit : 

http://www.matthieuricard.org/index.php/blog/152_how_can_i_deal_with_a_sense_of_despair_and_worthlessness/

"Comment sortir de ce carcan mental? Essayez de comprendre que ce que vous percevez comme « mauvais » n’est pas une qualité intrinsèque de l’esprit. Comme il ne s’agit pas d’une caractéristique permanente, il n’y a aucune raison d’être désespéré. Il y a toujours une porte de sortie.

Il vous faut nourrir, dans votre esprit, les éléments que vous pouvez utiliser comme antidotes directes aux perturbations mentales. 


(...)

.  Susciter en votre esprit des images mentales très différentes de celles qui d’habitude déclenchent vos états de souffrance (songez, par exemple, à un lieu où tout est paisible et harmonieux). 
. Regardez au tréfonds de vous-même ce “lieu” intérieur, ou état d’expérience, qui n’est pas affecté par la souffrance, et reposez vous en ce lieu.

Mais surtout, ne perdez jamais confiance dans le fait qu’il y a toujours en vous-même un potentiel de changement. Nous sous-estimons grandement le pouvoir de transformation de l’esprit. L’esprit peut être notre pire ennemi comme notre meilleur ami. "

Matthieu Ricard

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